Thomas Coville revient sur la fin de la tentative ! Trophée Jules Verne

Ce mercredi 4 décembre Thomas Coville revient sur la fin de tentative. En effet, le 3 décembre, alors qu’il progressait dans l’alizé en direction de l’Equateur, Sodebo Ultim 3 a été contraint d’interrompre sa tentative de Trophée Jules Verne suite à une avarie sur le safran central. Le trimaran qui a fait demi-tour, est actuellement en convoyage pour rejoindre la base du team Sodebo à Lorient pour réparer.

🗣️ « Bonjour à tous, on est le 4 décembre sur Sodebo, ça fait longtemps que je n’ai pas parlé dans le micro et ça fait longtemps que je n’ai pas entendu ma voix. Il n’y a que quand je suis en mer que je m’expose à cet exercice de livrer ce que je ressens quand je suis en mer et sur le trimaran Sodebo.
On est parti il y a cinq jours de Lorient pour passer la ligne à Ouessant pour défier et tenter de battre le Trophée Jules Verne. C’est un des défis les plus difficiles aujourd’hui en course au large, c’est de tenter de passer sous les 40 jours. C’est un défi incroyable parce qu’il faut que tout marche, il faut que tout fonctionne, il faut quasiment doser, gérer, imaginer ou envisager l’inimaginable, l’impensable ou l’indomptable et tout ça sur un trimaran de 32 mètres par 23 par 36 de haut. Il y a tellement de technologie à notre disposition pour faire voler cet engin et rapidement nous sommes allés très très vite.

De Ouessant, jusqu’à quasiment dans la journée on allait arriver au Pot-Au-Noir, on était vraiment dans les temps du record. On a fait une belle trace, une trace difficile, une trace engagée, on s’est très vite mis dans le bain, on a été très vite dans nos marques, je crois qu’on avait tous très envie d’y aller. Tout le monde était vraiment focus sur ce qu’on faisait, sur ce qu’on avait à faire. Et là, ça s’est arrêté en quelques secondes, dixièmes de secondes, on a arraché notre safran central, c’est un de nos gouvernails avec lequel on contrôle le bateau et là il n’y a plus de possibilité de continuer

Donc d’un seul coup, en un claquement de doigts, le rêve s’arrête là ou s’interrompt, il faut prendre une décision et elle est très rapide à prendre collectivement : c’est de rentrer. Le diagnostic est là, le safran est coupé net, il s’est arraché. Est-ce que c’est la force qui était assez importante dessus, est-ce que c’est structurel, je ne sais pas, il faut vraiment qu’on sorte tout de l’eau pour avoir ce diagnostic. Par contre le pronostic de continuer ou pas est tout de suite très clair, il faut arrêter et rentrer parce que c’est un sport aussi où quand il vous arrive une avarie, un accident, un incident comme là, il faut ramener le bateau. On ne s’est pas fait mal. Là on va mettre presque une semaine à rentrer à Lorient, notre port d’attache, on va vivre ensemble.

On a un safran de secours et notre idée c’est de rebondir, ça bascule très vite en disant qu’il n’y a pas de dommages collatéraux. On est tellement bien ensemble, on est capable de faire tellement de choses qu’on va apprendre, on va comprendre et on va en faire de nouveau quelque chose.
Je le vis comme une déception, je le vis comme un accident, je le vis comme un incident, mais je ne peux pas me résoudre à ne pas retenter. Oser de nouveau comprendre et y retourner. J’ai ça en moi, ils ont ça en eux, nous sommes là pour ça. »

Sodebo, la liberté a du bon !