Depuis 2011, le team Sodebo compte un ingénieur recherche & développement atypique en la personne de Martin Gavériaux. A 29 ans, il est l’un des spécialistes de la planche à voile longue distance. Après le record SNSM et la traversée du détroit de Cook en Nouvelle-Zélande, Martin a bouclé, ce lundi, sa première transmanche : 100 milles nautiques (185km) entre Plymouth et Roscoff, parcourus en 7 heures et 58 minutes, chapeau !
Jamais sans ma planche
Entre deux entraînements à bord de Sodebo Ultim’ en baie de Quiberon, Martin a toujours son ‘matos’ prêt dans sa voiture, au cas où les conditions lui permettent de faire une petite session de planche. Il n’est d’ailleurs pas rare de le croiser sur l’eau aux aurores du côté de Lorient avant de commencer sa journée de ‘bureau’. Il est comme ça Martin : passionné de glisse depuis ses 8 ans ! Et s’il a la tête bien faite de l’ingénieur toujours en quête de développement, il est aussi un vrai sportif de haut niveau. Son truc a lui, c’est la longue distance en planche à voile et un an et demi après sa traversée du détroit de Cook (Nouvelle-Zélande), le navigateur s’est attaqué lundi à la traversée de la Manche.
Plymouth/Roscoff : un premier temps de référence en planche à voile
Avec un régime anticyclonique générant du vent de Nord-Est, Martin s’est mis en stand-by dimanche à Plymouth dans l’attente de la bonne fenêtre de tir. Parti lundi à 6h52, le jeune ingénieur-véliplanchiste a rallié Roscoff après 7h58mn de navigation sur sa ‘Formula’ équipée d’une voile de 9,5m2. Si le temps de référence de 3h21m10s établi en 2006 par Yvan Bourgnon en catamaran de sport n’est pas battu, Martin vient d’établir le premier chrono en planche à voile.
« Les conditions ont évolué tout le long de la traversée. Je suis parti dans du tout petit temps et il m’a fallu 2h17 pour effectuer les 10 premiers milles. Ensuite, avec 13 à 18 nœuds de vent et une bonne vingtaine de nœuds à l’arrivée, j’ai pu boucler les 90 milles restant en 5h41 ! J’ai quasiment tout fait sur un seul bord mais j’ai parfois ajusté ma trajectoire pour éviter les cargos. Quand ils déboulent à 20 nœuds de moyenne, c’est impressionnant, » raconte l’intéressé qui, pour des raisons évidentes de sécurité, était suivi par un zodiac sur l’ensemble du parcours. Pour tenir la cadence, le navigateur porte un sac à dos dans lequel il embarque des barres de céréales et de l’eau. « Huit heures sur le même bord et dans la même position, c’est long ! Je ne me suis pas du tout arrêté mais j’ai fait attention à m’hydrater. Je me sens bien physiquement, même si j’ai quelques ampoules aux pieds et aux mains dues aux frottements avec les footstraps et le wishbone. Je suis très content, c’était une belle traversée ! Maintenant mon prochain objectif sera le Tour de Bretagne, dès que les conditions météo et mon emploi du temps le permettront ! »
Après une bonne nuit de sommeil, Martin était ce matin à la base de Saint-Philibert pour le traditionnel ‘Top 5’ de 9h00, la réunion quotidienne du team Sodebo. Et c’est de nouveau sur l’eau que l’ingénieur a passé la journée mais à bord de Sodebo Ultim’ cette fois-ci, un autre fabuleux engin de glisse !