L’avitaillement pour 8 marins en vue du Trophée Jules Verne n’est pas une mince affaire, le dossier a été confié au sein du Team Sodebo à Martine Moussard, ancienne cycliste de haut niveau devenue nutritionniste, épaulée par deux navigants, Thomas Rouxel et Martin Keruzoré. Ensemble, ils ont sondé chaque membre de l’équipage sur leurs goûts et leurs éventuelles intolérances, avant de définir, une fois plusieurs produits testés lors des navigations d’entraînement, la quantité finale embarquée à bord de Sodebo Ultim 3.
« La base quotidienne, c’est un petit déjeuner et deux plats lyophilisés, que l’on vient ensuite compléter avec des desserts (pas tous les jours), des produits énergétiques à prendre pendant et après l’effort, des barres protéinées, des aliments frais sous vide pour le début du tour du monde (fromages, charcuterie, fruits), de la viande et du saumon séchés, des fruits secs et de quelques friandises. A 80%, on mange pour être en forme donc performant, à 20% pour le plaisir ».
Martine Moussard.
40 jours de mer ayant été envisagés (le record à battre est de 40 jours 23 heures et 30 minutes), ce sont en tout 640 plats lyophilisés confectionnés par Sodebo qui ont été prévus, du risotto (au poisson ou au poulet) au couscous, en passant par la paëlla, les purées/jambon ou bœuf, la poule au pot ou le porc confit aux lentilles…
Une fois empaquetée, toute la nourriture a été chargée dans la coque centrale de Sodebo Ultim 3 mi-novembre, les produits frais n’étant embarqués que la veille du départ. En mer, Martin Keruzoré et Thomas Rouxel monteront à tour de rôle dans la zone de vie le sac quotidien contenant les 16 repas lyophilisés et les 8 petits déjeuners, mais également, le sac hebdomadaire comprenant tout le reste, qu’ils répartissent dans des rangements prévus par types de produits.
Chacun y puise ses rations quotidiennes et se prépare son repas, souvent pris avec ses « collègues » de quart.
« Une fois chauffée, on verse l’eau bouillante dans un gros thermos, et en deux-trois pressions, on remplit sa gamelle avec le plat lyophilisé, ça évite de se brûler. Et comme le thermos garde l’eau chaude pendant six heures, ça permet d’économiser du gaz ».
Martin Keruzoré.
SODEBO, « L’INNOVATION DANS LE SANG »
Depuis une quinzaine d’années, Sodebo a développé spécialement pour Thomas Coville une gamme de plats lyophilisés. Explication par Samuel Guyomard, responsable R&D : « Au début de notre collaboration, nous avons vite identifié que l’alimentation était un vrai sujet pour Thomas, qui pouvait perdre jusqu’à 10 kilos sur un tour du monde. Nous avons alors mis tout notre savoir-faire à son service, en co-développant, avec Martine Moussard et lui, des plats adaptés à ses goûts et à ses besoins énergétiques, à savoir des portions de 500 grammes riches en protéines et glucides. La gamme s’est construite petit à petit. » Un vrai challenge pour l’entreprise, dont le cœur de métier reste les produits traiteurs frais :
« Le défi est passionnant, parce nous avons l’innovation dans le sang. Thomas est toujours dans la recherche de la performance, ce travail collaboratif y contribue et cela n’a fait que renforcer nos liens avec lui ».
Samuel Guyomard